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La Chine et la guerre en Ukraine / Les défis de l’agriculture française

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N°287 / 5 mars 2023.

Connaissez-vous notre site ? www.lenouvelespritpublic.fr

Une émission de Philippe Meyer, enregistrée en public à l’École alsacienne le 5 mars 2023.

Avec cette semaine :

  • François Bujon de l’Estang, ambassadeur de France.
  • Béatrice Giblin, directrice de la revue Hérodote et fondatrice de l’Institut Français de Géopolitique.
  • Marc-Olivier Padis, directeur des études de la fondation Terra Nova.
  • Lionel Zinsou, ancien Premier ministre du Bénin et président de la fondation Terra Nova.

LA CHINE ET LA GUERRE EN UKRAINE

Dès mars 2022, les autorités chinoises ont repris les théories complotistes russes sur la présence en Ukraine de laboratoires américains de fabrication d'armes biochimiques. Pékin a repris à son compte les éléments de langage russes sur les provocations de l'Otan qui légitimeraient les « opérations spéciales ». Les autorités chinoises n’ont jamais critiqué l'annexion de certaines régions ukrainiennes, ni l'occupation du Donbass depuis 2014, pas plus qu'elles n’ont mentionné la responsabilité de la Russie dans le déclenchement du conflit. Depuis le début de l’agression russe, Pékin ne condamne jamais Moscou et refuse de parler de « guerre » ou d’« invasion », préférant évoquer la « crise ukrainienne ». Bien que la Chine continue d’affirmer que « l'Ukraine est bien sûr un pays souverain », elle nuance en parlant du « contexte historique spécial » de la question ukrainienne et des « préoccupations de sécurité légitimes de la Russie ». La diplomatie chinoise accuse Washington d'être à l'origine d'une escalade du conflit en Ukraine en fournissant des armes à Kyiv. Elle prétend être neutre et met la Russie et l’Ukraine sur le même plan, comme l'illustre son abstention lors de toutes les résolutions votées contre la Russie en Assemblée générale de l'ONU, à une majorité généralement de 140 pays sur 193. Signe de son ambiguïté assumée, la Chine s'est encore abstenue de soutenir une résolution appelant les troupes russes à se « retirer » d'Ukraine, adoptée massivement, le 23 février dernier, par l'Assemblée générale de l'ONU.

Lorsque le 19 février, le secrétaire d'État américain Antony Blinken a affirmé que la Chine envisagerait de fournir des « armes » à la Russie pour l'appuyer dans son conflit en Ukraine, Pékin a énergiquement démenti, répliquant le 21 février, par la voix de son ministre des Affaires étrangères Qin Gang : « Nous demandons instamment aux pays concernés de cesser immédiatement de jeter de l'huile sur le feu, de cesser de rejeter la responsabilité sur la Chine et de faire croire que la situation en Ukraine aujourd'hui sera celle de Taïwan demain ».

Le 24 février, le ministère des Affaires étrangères chinois a publié « la position chinoise sur une résolution politique de la crise ukrainienne » en douze points qui exige notamment le respect de la souveraineté de tous selon le droit international, critique une « mentalité de guerre froide », veut préserver la paix sur « le continent eurasiatique », réaffirme la « neutralité » de la Chine et souligne que « toutes les parties doivent soutenir la Russie et l'Ukraine pour reprendre le dialogue direct aussi vite que possible pour assurer une désescalade qui pourra conduire à un cessez-le-feu ».

Si les réactions à ce texte dans les capitales européennes ont été mitigées, le président Volodymyr Zelensky a déclaré : « j'ai l'intention de rencontrer Xi Jinping. Ce sera important pour la sécurité mondiale. La Chine respecte l'intégrité territoriale et doit tout faire pour que la Russie quitte le territoire de l'Ukraine ». Par ailleurs, Emmanuel Macron a annoncé qu’il se rendra en Chine « début avril ».

***

LES DÉFIS DE L’AGRICULTURE FRANÇAISE

Lors de sa visite de plus de 13 heures au Salon de l’Agriculture, Emmanuel Macron a présenté un ensemble de réponses aux difficultés que doit affronter un monde agricole dont, en 40 ans, le nombre d’actifs a diminué de 75%, tandis que près de la moitié des agriculteurs aujourd’hui en activité partiront à la retraite d’ici une dizaine d’année.

Le premier défi est climatique : avec la hausse des température moyennes de saison, la raréfaction des pluies a généré un épisode de sécheresse hivernale inédit, empêchant le renouvellement des nappes phréatiques déjà mises à mal par la sécheresse de l’été précédent. Selon le site Info Sécheresse, 32 départements sont actuellement placés en niveau rouge en ce qui concerne leurs réserves d'eau. Cette situation met en difficulté les agriculteurs, qui consomment 45% de la consommation nationale en eau. Le changement climatique accentue par ailleurs le risque d’inondation et la dégradation des sols et affecte la propagation et l’intensité des vagues de ravageurs. Il met également le secteur agricole, responsable de l’émission de 21 % du gaz à effet de serre en France en 2022, au défi de son propre impact environnemental et climatique.

Le deuxième enjeu est celui de la compétitivité de la « ferme France ». En vingt ans, notre pays est passé du deuxième au cinquième rang des exportateurs mondiaux de produit agroalimentaires, tandis que les importations ont été multipliée par deux. Sauf pour le vin, la balance commerciale alimentaire de la France est déficitaire. Le modèle traditionnel de l’exploitation agricole familiale subit les conséquences de la financiarisation croissante du foncier. En 2022, un rapport de la Fédération Terre de Lien indiquait que le nombre d'exploitations agricoles a diminué en France de près de 20% en vingt ans, tandis que les entreprises du luxe et de l'agroalimentaire sont de plus en plus représentées parmi les nouveaux propriétaires fonciers. Ces difficultés s’ajoutent aux contrecoups de l’inflation sur les produits énergétiques qui entraîne une forte hausse du prix des engrais.

Dans ce contexte, Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, a annoncé la préparation d’un « plan de sobriété sur l’eau » construit sur le modèle du « plan de sobriété énergétique » de l’été 2022. Elisabeth Borne a présenté un ensemble de mesures-cadres sur l’usage des produits phytosanitaires à horizon 2030. Prenant en considération les réclamations des agriculteurs, celui-ci ne fixe plus d’objectif de réduction de l’usage des pesticides et vise à développer des alternatives efficaces à l’interdiction prochaine de 250 substances chimiques dans le cadre du calendrier européen. Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, a exposé son plan de soutien à l’agriculture biologique. En parallèle, il a proposé plusieurs mesures d’adaptation des pratiques d’élevage au changement climatique et à l’ouverture des marchés français aux pays d’Amérique Latine, dans le cadre des négociations commerciales de l’Union européenne avec les pays du Mercosur.

Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.fr

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  • Marc-Olivier Padis, directeur des études de la fondation Terra Nova.
  • Lionel Zinsou, ancien Premier ministre du Bénin et président de la fondation Terra Nova.

LA CHINE ET LA GUERRE EN UKRAINE

Dès mars 2022, les autorités chinoises ont repris les théories complotistes russes sur la présence en Ukraine de laboratoires américains de fabrication d'armes biochimiques. Pékin a repris à son compte les éléments de langage russes sur les provocations de l'Otan qui légitimeraient les « opérations spéciales ». Les autorités chinoises n’ont jamais critiqué l'annexion de certaines régions ukrainiennes, ni l'occupation du Donbass depuis 2014, pas plus qu'elles n’ont mentionné la responsabilité de la Russie dans le déclenchement du conflit. Depuis le début de l’agression russe, Pékin ne condamne jamais Moscou et refuse de parler de « guerre » ou d’« invasion », préférant évoquer la « crise ukrainienne ». Bien que la Chine continue d’affirmer que « l'Ukraine est bien sûr un pays souverain », elle nuance en parlant du « contexte historique spécial » de la question ukrainienne et des « préoccupations de sécurité légitimes de la Russie ». La diplomatie chinoise accuse Washington d'être à l'origine d'une escalade du conflit en Ukraine en fournissant des armes à Kyiv. Elle prétend être neutre et met la Russie et l’Ukraine sur le même plan, comme l'illustre son abstention lors de toutes les résolutions votées contre la Russie en Assemblée générale de l'ONU, à une majorité généralement de 140 pays sur 193. Signe de son ambiguïté assumée, la Chine s'est encore abstenue de soutenir une résolution appelant les troupes russes à se « retirer » d'Ukraine, adoptée massivement, le 23 février dernier, par l'Assemblée générale de l'ONU.

Lorsque le 19 février, le secrétaire d'État américain Antony Blinken a affirmé que la Chine envisagerait de fournir des « armes » à la Russie pour l'appuyer dans son conflit en Ukraine, Pékin a énergiquement démenti, répliquant le 21 février, par la voix de son ministre des Affaires étrangères Qin Gang : « Nous demandons instamment aux pays concernés de cesser immédiatement de jeter de l'huile sur le feu, de cesser de rejeter la responsabilité sur la Chine et de faire croire que la situation en Ukraine aujourd'hui sera celle de Taïwan demain ».

Le 24 février, le ministère des Affaires étrangères chinois a publié « la position chinoise sur une résolution politique de la crise ukrainienne » en douze points qui exige notamment le respect de la souveraineté de tous selon le droit international, critique une « mentalité de guerre froide », veut préserver la paix sur « le continent eurasiatique », réaffirme la « neutralité » de la Chine et souligne que « toutes les parties doivent soutenir la Russie et l'Ukraine pour reprendre le dialogue direct aussi vite que possible pour assurer une désescalade qui pourra conduire à un cessez-le-feu ».

Si les réactions à ce texte dans les capitales européennes ont été mitigées, le président Volodymyr Zelensky a déclaré : « j'ai l'intention de rencontrer Xi Jinping. Ce sera important pour la sécurité mondiale. La Chine respecte l'intégrité territoriale et doit tout faire pour que la Russie quitte le territoire de l'Ukraine ». Par ailleurs, Emmanuel Macron a annoncé qu’il se rendra en Chine « début avril ».

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LES DÉFIS DE L’AGRICULTURE FRANÇAISE

Lors de sa visite de plus de 13 heures au Salon de l’Agriculture, Emmanuel Macron a présenté un ensemble de réponses aux difficultés que doit affronter un monde agricole dont, en 40 ans, le nombre d’actifs a diminué de 75%, tandis que près de la moitié des agriculteurs aujourd’hui en activité partiront à la retraite d’ici une dizaine d’année.

Le premier défi est climatique : avec la hausse des température moyennes de saison, la raréfaction des pluies a généré un épisode de sécheresse hivernale inédit, empêchant le renouvellement des nappes phréatiques déjà mises à mal par la sécheresse de l’été précédent. Selon le site Info Sécheresse, 32 départements sont actuellement placés en niveau rouge en ce qui concerne leurs réserves d'eau. Cette situation met en difficulté les agriculteurs, qui consomment 45% de la consommation nationale en eau. Le changement climatique accentue par ailleurs le risque d’inondation et la dégradation des sols et affecte la propagation et l’intensité des vagues de ravageurs. Il met également le secteur agricole, responsable de l’émission de 21 % du gaz à effet de serre en France en 2022, au défi de son propre impact environnemental et climatique.

Le deuxième enjeu est celui de la compétitivité de la « ferme France ». En vingt ans, notre pays est passé du deuxième au cinquième rang des exportateurs mondiaux de produit agroalimentaires, tandis que les importations ont été multipliée par deux. Sauf pour le vin, la balance commerciale alimentaire de la France est déficitaire. Le modèle traditionnel de l’exploitation agricole familiale subit les conséquences de la financiarisation croissante du foncier. En 2022, un rapport de la Fédération Terre de Lien indiquait que le nombre d'exploitations agricoles a diminué en France de près de 20% en vingt ans, tandis que les entreprises du luxe et de l'agroalimentaire sont de plus en plus représentées parmi les nouveaux propriétaires fonciers. Ces difficultés s’ajoutent aux contrecoups de l’inflation sur les produits énergétiques qui entraîne une forte hausse du prix des engrais.

Dans ce contexte, Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, a annoncé la préparation d’un « plan de sobriété sur l’eau » construit sur le modèle du « plan de sobriété énergétique » de l’été 2022. Elisabeth Borne a présenté un ensemble de mesures-cadres sur l’usage des produits phytosanitaires à horizon 2030. Prenant en considération les réclamations des agriculteurs, celui-ci ne fixe plus d’objectif de réduction de l’usage des pesticides et vise à développer des alternatives efficaces à l’interdiction prochaine de 250 substances chimiques dans le cadre du calendrier européen. Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, a exposé son plan de soutien à l’agriculture biologique. En parallèle, il a proposé plusieurs mesures d’adaptation des pratiques d’élevage au changement climatique et à l’ouverture des marchés français aux pays d’Amérique Latine, dans le cadre des négociations commerciales de l’Union européenne avec les pays du Mercosur.

Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.fr

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