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Bertrand de Pétigny : mobilité internationale, culture Québécoise & Francophonie

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Bertrand de Pétigny : mobilité internationale, culture Québécoise & Francophonie

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Dans cet épisode captivant de « 10 minutes, le podcast des Français dans le monde », Gauthier Seys vous invite à plonger dans l’univers fascinant de Bertrand de Pétigny, un expatrié breton dont le parcours illustre parfaitement les défis et les joies de la mobilité internationale. Originaire de la belle région de Bretagne, Bertrand a su transformer ses études en communication et marketing en une carrière riche et variée, naviguant à travers le monde des logiciels et des jeux vidéo.

Son aventure l’amène à explorer les États-Unis, mais c’est au Cambodge qu’il décide de fonder sa propre start-up, une expérience qui lui permet non seulement de développer ses compétences entrepreneuriales, mais aussi de rencontrer l’amour. Ce parcours atypique le conduit ensuite à Montréal, où il fait face aux rigueurs de l’hiver québécois et aux défis d’adaptation à une nouvelle culture. Bertrand partage avec nous ses réflexions sur la vie d’expatrié, les différences culturelles et la perception de la francophonie, tant en France qu’au Canada.

Dans cet épisode, vous découvrirez comment Bertrand envisage de créer un magazine sur les odeurs environnementales, un projet innovant qui témoigne de son engagement envers la culture francophone. Son rôle au sein de la rédaction Lepetitjournal.com, où il couvre des sujets liés à la francophonie et à la culture francophone au Québec, met en lumière les enjeux de la langue française en tant que langue minoritaire dans cette province.

Rejoignez-nous pour cette interview inspirante qui met en avant la richesse des expériences des Français vivant à l’étranger et les conseils d’expatriation qui peuvent vous aider dans votre propre parcours. Ne manquez pas cette occasion d’en apprendre davantage sur la vie d’expatrié et les multiples facettes de la francophonie à travers le monde. Écoutez dès maintenant « 10 minutes, le podcast des Français dans le monde » et laissez-vous inspirer par les récits de ceux qui, comme Bertrand, ont osé franchir les frontières pour vivre pleinement leur passion et leur engagement envers leur culture.
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https://lepetitjournal.com/montreal

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Podcast n°2314 (Octobre 2024) produit par www.FrancaisDansLeMonde.fr, 1ère plateforme multimédia pour ceux qui se préparent, qui vivent ou qui rentrent de mobilité internationale. Ecoutez nos radios et nos podcasts « Expat » en installant l’application mobile gratuite.

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Transcription de l’épisode :

Gauthier Seys Voici 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde, pour aider tous ceux qui se préparent, qui vivent ou qui rentrent de mobilité internationale. Je suis Gauthier Seyss et j’ai le plaisir de passer 10 minutes avec Bertrand Dutigny. On part voir le petit journal à Montréal. 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde. Bertrand de Pétigny françaisdanslemonde.fr Gauthier Seys Elle est bien loin, ta Bretagne natale, Bertrand. Bertrand de Pétigny Oui, elle est loin, mais elle est proche également, parce que tu vois, j’étais en train d’écrire un article tout à l’heure sur un gars, et il est le frère Marie Victorin, et il est né Kirouac. Et Kirouac, c’est un breton, tu vois. Et Marie Victorin, le frère Marie Victorin à Montréal, a marqué Montréal et le Québec. Il est né en 1855. Et il est le fondateur de la francophonie à Montréal. C’est ce que j’ai compris en faisant un entretien avec le président de l’ACFAS, qui m’a parlé de Marie Victorin. Moi, je pensais que c’était une femme, parce que je voyais des collèges Marie Victorin. Je me disais, ça doit être une femme de lettres ou une femme de sciences. Non, c’est le frère Marie Victorin. Et c’était un breton. Gauthier Seys Elle raconte quoi ? Comme quoi, tu te ramènes toujours à la Bretagne. Est-ce que, comme tout bon breton, tu as un drapeau breton dans ta maison ? Bertrand de Pétigny Non, parce que je suis de Bretagne, parce que c’est comme ça que je fais, tu vois. Je dis que je suis de Bretagne, mais en fait, je suis un petit peu en dessous de la chaise. J’ai un mouchoir de chelette toujours dans ma poche, parce que ça, je m’étais fait avoir une fois et je ne le ferais plus avoir. Gauthier Seys Dans le cadre du partenariat avec Le Petit Journal, on poursuit notre tour du monde des rédactions. Nous voilà donc au Québec aujourd’hui avec Bertrand, on va commencer par ton parcours. Tu fais des études de com et de marketing, puis tu vas à Paris, tu montes ta société, tu bosses dans le domaine des softwares, des jeux vidéo. D’ailleurs tu voyages pas mal dans ce cadre-là, l’occasion d’aller assez souvent aux USA. Il y avait une appétence pour l’international dans ta famille ou c’est venu par ce boulot ? Bertrand de Pétigny Dans ma famille, à chaque fois il y en a un qui s’en va, tu vois. J’ai une tante qui est partie aux Etats-Unis, puis qui est décédée aux Etats-Unis il y a deux ans. Elle a passé pratiquement 75% de sa vie aux Etats-Unis, mais c’est rare dans ma famille. Gauthier Seys C’est toi qui as plus ouvert le bal avec ses voyages en Francisco, New York, etc. Puis un jour, c’est départ en Asie. Tu vas monter une start-up direction le Cambodge où tu vas y vivre 5 ans. D’ailleurs, si je comprends bien, tu vas faire plus que faire des business et ensuite ouvrir un restaurant. Tu vas aussi rencontrer l’amour. Bertrand de Pétigny Oui, c’est ça. C’est ça. Le paradoxe de mon parcours, c’est que je partais vers l’Asie et puis je rencontre une Asiatique qui, elle, habitait Montréal et je me suis retrouvé à Montréal. Gauthier Seys Alors là, le choc thermique, nous voilà en novembre 2005. Tu arrives, c’est l’hiver, il faut déneiger, il faut s’habiller très chaudement. Tu viens du Cambodge, tu as bien vécu la chose ? Bertrand de Pétigny Non, c’est clairement non, tu vois, mais bon, ok, écoute. On avait des amis qui nous avaient prêté leur maison de campagne. Donc, en plus, on n’était pas à Montréal, on était à l’extérieur. Et puis, je pensais que ça serait simple. Je prendrais un bus pour aller à Montréal. Non, non, les transports en commun ici. Oublie ça, tu vois. Même quand tu es à 35 minutes de Montréal en voiture, tu dois prendre un bus qui te coûte les yeux de la tête et puis qui te prend une heure et demie pour faire tes 30 minutes. Oui, Gauthier Seys oui. Bertrand de Pétigny C’était l’enfer. Gauthier Seys T’as pensé que tu ne tiendrais pas le coup ? Bertrand de Pétigny Écoute, non, je n’y ai jamais pensé, mais je pensais que ce n’était pas facile. Gauthier Seys D’ailleurs, pas mal de Français témoignent. On a du mal à imaginer la traversée de l’hiver peut-être vraiment rude. Bertrand de Pétigny Elle est sérieuse. Elle est sérieuse. Elle est, et puis maintenant, elle est vraiment de janvier à mars. Moi, maintenant, j’ai changé. Ça fait tout le temps que je suis là. Je suis dans le nord. Je ne suis toujours pas… J’y fais… une période à Montréal, on a fait 2-3 ans à Montréal, puis après on a acheté une maison un peu plus haut, on est à 50 minutes de Montréal, on est au nord, dans l’Anneau d’Hier, vraiment c’est bien, tu vois, c’est la forêt, la maison est à l’orée de la forêt, c’est des grandes étendues, c’est beau, mais quand l’hiver commence, c’est pas la joie. Et puis ça dure longtemps, ça dure 7 mois, il faut le savoir. Gauthier Seys Il faut s’accrocher. Alors Bertrand, là-bas, tu vas développer une activité, notamment un magazine qui s’appelle Odomag. Tu travailles sur le sujet des odeurs. Explique-moi en un mot. Bertrand de Pétigny Odeurs environnementales, au départ, ça a commencé avec les nez électroniques qui cartographiaient les odeurs environnementales. Puis après, je me suis aperçu qu’il y avait vraiment un manque au niveau des municipalités, au niveau des grandes compagnies, des grandes sociétés. Olfactive Mont-Paul-Land, c’est de comprendre ce domaine-là. Donc, j’ai créé un magazine, trois numéros par an, pour les municipalités, pour vulgariser un peu le domaine. On travaille avec une université qui est l’UQTR. C’est animé par Johannes Frasnelli, qui est vraiment un professeur remarquable dans le domaine de l’olfaction. Puis on a ça, auquel on a greffé un symposium qui se fait à l’automne à Montréal, Symposium Aire et Odeurs Montréal, SAOM. Et voilà, c’est vraiment la vulgarisation des odeurs, du problème de la problématique des odeurs et de la qualité de l’air. Gauthier Seys Mais comme Bertrand n’aime pas s’embêter, il a rajouté un petit peu de travail dans son quotidien, puisque depuis cet été, tu as rejoint les équipes du Petit Journal. Alors le Petit Journal, tu as une relation avec… l’histoire du petit journal qui est né à l’époque en Amérique du Sud, lancé par Hervé, qu’on a déjà reçu plusieurs fois sur cette antenne. Toi, tu commences à lire le petit journal quand tu es en Asie. C’est un support qui te plaît, l’information t’intéresse déjà, donc tu connais le site. Bertrand de Pétigny Oui, et puis bon, j’ai une culture web, puisque tu l’as dit, j’étais dans le software. dans les années 90, on est passé sur tout ce qui était Compulseur, Internet et tout ça. Donc, j’ai une culture web. Et quand j’ai trouvé le petit journal.com au Cambodge, au tout début des années 2000, fin des années 90, en fait, Hervé venait de le lancer. Et j’ai trouvé que c’était vraiment intéressant, quand tu te remets à cette époque-là, d’avoir le concept… d’une rédaction internationale et d’édition locale. Moi, je l’avais pris comme consommateur et je trouvais les choses intéressantes. Quand je l’ai retrouvé cet été, quand je faisais des recherches par rapport à la francophonie, je me suis retombé sur le petitjournal.com. J’ai vu que depuis la pandémie, ils n’avaient plus de correspondants à Montréal. Alors, je me suis dit, tiens, c’est intéressant. Puis, j’ai appliqué. Puis, voilà. Gauthier Seys Eh bien, c’est parti. Depuis le 1er octobre, tu t’occupes donc… de cette édition. En l’occurrence, tu as commencé très fort avec un grand sujet, c’était la francophonie. Le sommet vient d’avoir lieu à Paris. Tu as une passion particulière pour la francophonie. Tu disais, il y a même presque deux francophonies. Il y a la francophonie vue de France et il y a la francophonie vue de ceux qui la pratiquent. Qu’est-ce que tu peux me dire un peu sur cette francophonie qui vit, qui se développe, qui souffre parfois ? Bertrand de Pétigny C’est vrai, tu vois, moi j’ai été… J’étais presque choqué de la manière dont au Québec on traite la langue française. Choqué dans le sens où il y a un commissaire à la langue française ici, tu vois. Donc, commissaire à la langue française qui a très gentiment accepté qu’on fasse un entretien. J’ai fait trois papiers sur lui-même, un portrait sur lui-même, et puis après un portrait, un papier sur comment les différents pays défendent des langues minoritaires. parce qu’ici le français est une langue minoritaire donc c’est un concept qui est international il y a une association des commissaires aux langues une association internationale des commissaires aux langues, j’ai découvert mais mon point de vue en tant que français expatrié c’est de voir que le français, il est en nous on le porte ça fait partie de nous pour beaucoup de francophones C’est justement la chose qui leur permet d’échapper à un quotidien. Hier, j’étais en entretien avec un jeune Camerounais qui est en Ontario actuellement et qui a fait un échange universitaire entre l’Université d’Ontario et l’Université de Montréal. On parlait de ça. Et on parlait de ce que c’est la francophonie pour lui. La francophonie, pour lui, il m’a dit, c’est une manière d’exister culturellement. C’est un… Et il m’a dit, je célèbre la francophonie. Et c’est très intéressant, tu vois, de voir ce point de vue différent. Quand tu es en France, quand je couvrais le sommet de la francophonie, je le faisais du point de vue d’un Montréalais, tu vois, je le faisais avec le point de vue comment on voit de Montréal ou du Québec. Et ça m’a vraiment interpellé, tu vois, comment en France, le sommet de la francophonie était tellement ignoré. ignorer des médias, ignorer des personnes. Mes frères et soeurs sont venus me rejoindre, ils m’ont dit Qu’est-ce que tu fais ? J’en parle du sommaire. Ah ouais, on n’a pas entendu parler, c’est quoi ? C’était ça. Et il n’y avait vraiment rien. Alors qu’ici, à Montréal, je parlais avec un ami hier qui m’a dit Écoute, on en entendait parler tous les jours. Gauthier Seys Dans les médias français, il n’y avait rien. Bertrand de Pétigny On parlait tout seul, mais en France, il n’y avait rien. C’est très intéressant. Gauthier Seys Et au Québec, on est toujours contre les mots anglais, parce qu’en France, on en utilise plein. J’ai été marqué quand j’étais venu une fois, quelques jours à Montréal. C’est que vraiment, on traduit tout. On n’utilise absolument aucun anglicisme. C’est toujours comme ça. Bertrand de Pétigny Et ça va dans l’autre sens, tu vois. Je pense que c’est l’année dernière, il y a 18 mois, j’étais sur un salon à Montréal, et puis un salon professionnel, et la France avait été représentée, la France avait un grand espace, tu vois, et puis le nom c’était Business France, ou French Touch, ou quelque chose comme ça. Et les Québécois, les Montréalais, les Canadiens qui venaient là, étaient foutus, tu vois. Ils disaient, attends, vous êtes français, vous appelez ça ? Gauthier Seys Business France, oui. Bertrand de Pétigny plus exactement, mais c’était même plus un anglicisme, c’était de l’anglais. Et ça faisait… C’était anachronique, ici. Et c’est vraiment passionnant de voir ça, parce que de l’autre côté, je comprends les deux points de vue, tu vois. Je comprends qu’ici, en tant que village gaulois, dans une mer anglophone, quand tu prends l’Amérique du Nord… il faut se battre, tu vois, il faut dire qui on est. On est minoritaire, alors qu’en France, c’est le contraire qui se passe. Et en France, au contraire, on a une langue qui vit, puis qui accepte d’autres choses. Je pense que les deux côtés sont bons, mais ils ne sont pas au même endroit géographiquement. Des points de vue différents. Gauthier Seys Bertrand, pour terminer, tu viens de prendre en main les rênes. de cette édition. Il se passe beaucoup de choses. Tu relayes à la communauté des Français de France les informations. Quels sont tes projets dans les prochaines semaines ? Qu’est-ce qu’on va trouver comme contenu sur le petit journal Montréal ? Bertrand de Pétigny J’ai des contenus avec la saison, évidemment. Qu’est-ce qu’il faut faire avec sa voiture en hiver ? Parce que quand tu arrives et que tu connais pas l’hiver, il y a des choses qu’il faut que tu fasses avec ta voiture. J’ai un autre sujet qui me tient. Ce qui est intéressant, c’est quand tu fais tes courses, tu vois, regarde, je vais te donner un exemple. Tu achètes tes légumes. Tes légumes, ils sont affichés. De par la loi, ils doivent être affichés en livres. Donc, c’est des livres. Tu vois le prix à la livre. Tu arrives à la caisse, mais tu payes au kilo. Sauf que la livre ici ne fait pas 500 grammes. La livre fait 480 grammes. Donc, tu penses que tu as pris deux livres. Tu penses que tu as pris un kilo. Non, tu n’as pas pris un kilo avec deux livres. Et là, le prix, l’as-tu complètement paumé ? Écoute, c’est idiot, mais ici, on te dit que c’est… On te parle en pied, en pouce, quelque chose comme ça, mais t’es paumé avec ça. Les mesures, ici, c’est une des choses les plus paumantes. Alors ça, ça va être dans mes prochains… Gauthier Seys Des sujets de… Être pratique pour tes lecteurs. Bertrand de Pétigny Ben oui, il faut être pratique, parce que c’est des choses avec lesquelles tu dois vivre. Gauthier Seys Et puis apprendre comment… on utilise l’appel les jours où il y a beaucoup neigé aussi. Bertrand de Pétigny Et puis les souffleuses, parce que ça c’est une souffleuse, tu ne trouves pas ça en Europe. Ah non, Gauthier Seys non, non. Bertrand de Pétigny On fait la neige. Gauthier Seys Merci Bertrand, je te souhaite de passer une merveilleuse aventure au sein de ce beau réseau, Le Petit Journal, et puis au plaisir de se retrouver. Bertrand de Pétigny Je t’en prie Gauthier, merci beaucoup.
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Son aventure l’amène à explorer les États-Unis, mais c’est au Cambodge qu’il décide de fonder sa propre start-up, une expérience qui lui permet non seulement de développer ses compétences entrepreneuriales, mais aussi de rencontrer l’amour. Ce parcours atypique le conduit ensuite à Montréal, où il fait face aux rigueurs de l’hiver québécois et aux défis d’adaptation à une nouvelle culture. Bertrand partage avec nous ses réflexions sur la vie d’expatrié, les différences culturelles et la perception de la francophonie, tant en France qu’au Canada.

Dans cet épisode, vous découvrirez comment Bertrand envisage de créer un magazine sur les odeurs environnementales, un projet innovant qui témoigne de son engagement envers la culture francophone. Son rôle au sein de la rédaction Lepetitjournal.com, où il couvre des sujets liés à la francophonie et à la culture francophone au Québec, met en lumière les enjeux de la langue française en tant que langue minoritaire dans cette province.

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Transcription de l’épisode :

Gauthier Seys Voici 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde, pour aider tous ceux qui se préparent, qui vivent ou qui rentrent de mobilité internationale. Je suis Gauthier Seyss et j’ai le plaisir de passer 10 minutes avec Bertrand Dutigny. On part voir le petit journal à Montréal. 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde. Bertrand de Pétigny françaisdanslemonde.fr Gauthier Seys Elle est bien loin, ta Bretagne natale, Bertrand. Bertrand de Pétigny Oui, elle est loin, mais elle est proche également, parce que tu vois, j’étais en train d’écrire un article tout à l’heure sur un gars, et il est le frère Marie Victorin, et il est né Kirouac. Et Kirouac, c’est un breton, tu vois. Et Marie Victorin, le frère Marie Victorin à Montréal, a marqué Montréal et le Québec. Il est né en 1855. Et il est le fondateur de la francophonie à Montréal. C’est ce que j’ai compris en faisant un entretien avec le président de l’ACFAS, qui m’a parlé de Marie Victorin. Moi, je pensais que c’était une femme, parce que je voyais des collèges Marie Victorin. Je me disais, ça doit être une femme de lettres ou une femme de sciences. Non, c’est le frère Marie Victorin. Et c’était un breton. Gauthier Seys Elle raconte quoi ? Comme quoi, tu te ramènes toujours à la Bretagne. Est-ce que, comme tout bon breton, tu as un drapeau breton dans ta maison ? Bertrand de Pétigny Non, parce que je suis de Bretagne, parce que c’est comme ça que je fais, tu vois. Je dis que je suis de Bretagne, mais en fait, je suis un petit peu en dessous de la chaise. J’ai un mouchoir de chelette toujours dans ma poche, parce que ça, je m’étais fait avoir une fois et je ne le ferais plus avoir. Gauthier Seys Dans le cadre du partenariat avec Le Petit Journal, on poursuit notre tour du monde des rédactions. Nous voilà donc au Québec aujourd’hui avec Bertrand, on va commencer par ton parcours. Tu fais des études de com et de marketing, puis tu vas à Paris, tu montes ta société, tu bosses dans le domaine des softwares, des jeux vidéo. D’ailleurs tu voyages pas mal dans ce cadre-là, l’occasion d’aller assez souvent aux USA. Il y avait une appétence pour l’international dans ta famille ou c’est venu par ce boulot ? Bertrand de Pétigny Dans ma famille, à chaque fois il y en a un qui s’en va, tu vois. J’ai une tante qui est partie aux Etats-Unis, puis qui est décédée aux Etats-Unis il y a deux ans. Elle a passé pratiquement 75% de sa vie aux Etats-Unis, mais c’est rare dans ma famille. Gauthier Seys C’est toi qui as plus ouvert le bal avec ses voyages en Francisco, New York, etc. Puis un jour, c’est départ en Asie. Tu vas monter une start-up direction le Cambodge où tu vas y vivre 5 ans. D’ailleurs, si je comprends bien, tu vas faire plus que faire des business et ensuite ouvrir un restaurant. Tu vas aussi rencontrer l’amour. Bertrand de Pétigny Oui, c’est ça. C’est ça. Le paradoxe de mon parcours, c’est que je partais vers l’Asie et puis je rencontre une Asiatique qui, elle, habitait Montréal et je me suis retrouvé à Montréal. Gauthier Seys Alors là, le choc thermique, nous voilà en novembre 2005. Tu arrives, c’est l’hiver, il faut déneiger, il faut s’habiller très chaudement. Tu viens du Cambodge, tu as bien vécu la chose ? Bertrand de Pétigny Non, c’est clairement non, tu vois, mais bon, ok, écoute. On avait des amis qui nous avaient prêté leur maison de campagne. Donc, en plus, on n’était pas à Montréal, on était à l’extérieur. Et puis, je pensais que ça serait simple. Je prendrais un bus pour aller à Montréal. Non, non, les transports en commun ici. Oublie ça, tu vois. Même quand tu es à 35 minutes de Montréal en voiture, tu dois prendre un bus qui te coûte les yeux de la tête et puis qui te prend une heure et demie pour faire tes 30 minutes. Oui, Gauthier Seys oui. Bertrand de Pétigny C’était l’enfer. Gauthier Seys T’as pensé que tu ne tiendrais pas le coup ? Bertrand de Pétigny Écoute, non, je n’y ai jamais pensé, mais je pensais que ce n’était pas facile. Gauthier Seys D’ailleurs, pas mal de Français témoignent. On a du mal à imaginer la traversée de l’hiver peut-être vraiment rude. Bertrand de Pétigny Elle est sérieuse. Elle est sérieuse. Elle est, et puis maintenant, elle est vraiment de janvier à mars. Moi, maintenant, j’ai changé. Ça fait tout le temps que je suis là. Je suis dans le nord. Je ne suis toujours pas… J’y fais… une période à Montréal, on a fait 2-3 ans à Montréal, puis après on a acheté une maison un peu plus haut, on est à 50 minutes de Montréal, on est au nord, dans l’Anneau d’Hier, vraiment c’est bien, tu vois, c’est la forêt, la maison est à l’orée de la forêt, c’est des grandes étendues, c’est beau, mais quand l’hiver commence, c’est pas la joie. Et puis ça dure longtemps, ça dure 7 mois, il faut le savoir. Gauthier Seys Il faut s’accrocher. Alors Bertrand, là-bas, tu vas développer une activité, notamment un magazine qui s’appelle Odomag. Tu travailles sur le sujet des odeurs. Explique-moi en un mot. Bertrand de Pétigny Odeurs environnementales, au départ, ça a commencé avec les nez électroniques qui cartographiaient les odeurs environnementales. Puis après, je me suis aperçu qu’il y avait vraiment un manque au niveau des municipalités, au niveau des grandes compagnies, des grandes sociétés. Olfactive Mont-Paul-Land, c’est de comprendre ce domaine-là. Donc, j’ai créé un magazine, trois numéros par an, pour les municipalités, pour vulgariser un peu le domaine. On travaille avec une université qui est l’UQTR. C’est animé par Johannes Frasnelli, qui est vraiment un professeur remarquable dans le domaine de l’olfaction. Puis on a ça, auquel on a greffé un symposium qui se fait à l’automne à Montréal, Symposium Aire et Odeurs Montréal, SAOM. Et voilà, c’est vraiment la vulgarisation des odeurs, du problème de la problématique des odeurs et de la qualité de l’air. Gauthier Seys Mais comme Bertrand n’aime pas s’embêter, il a rajouté un petit peu de travail dans son quotidien, puisque depuis cet été, tu as rejoint les équipes du Petit Journal. Alors le Petit Journal, tu as une relation avec… l’histoire du petit journal qui est né à l’époque en Amérique du Sud, lancé par Hervé, qu’on a déjà reçu plusieurs fois sur cette antenne. Toi, tu commences à lire le petit journal quand tu es en Asie. C’est un support qui te plaît, l’information t’intéresse déjà, donc tu connais le site. Bertrand de Pétigny Oui, et puis bon, j’ai une culture web, puisque tu l’as dit, j’étais dans le software. dans les années 90, on est passé sur tout ce qui était Compulseur, Internet et tout ça. Donc, j’ai une culture web. Et quand j’ai trouvé le petit journal.com au Cambodge, au tout début des années 2000, fin des années 90, en fait, Hervé venait de le lancer. Et j’ai trouvé que c’était vraiment intéressant, quand tu te remets à cette époque-là, d’avoir le concept… d’une rédaction internationale et d’édition locale. Moi, je l’avais pris comme consommateur et je trouvais les choses intéressantes. Quand je l’ai retrouvé cet été, quand je faisais des recherches par rapport à la francophonie, je me suis retombé sur le petitjournal.com. J’ai vu que depuis la pandémie, ils n’avaient plus de correspondants à Montréal. Alors, je me suis dit, tiens, c’est intéressant. Puis, j’ai appliqué. Puis, voilà. Gauthier Seys Eh bien, c’est parti. Depuis le 1er octobre, tu t’occupes donc… de cette édition. En l’occurrence, tu as commencé très fort avec un grand sujet, c’était la francophonie. Le sommet vient d’avoir lieu à Paris. Tu as une passion particulière pour la francophonie. Tu disais, il y a même presque deux francophonies. Il y a la francophonie vue de France et il y a la francophonie vue de ceux qui la pratiquent. Qu’est-ce que tu peux me dire un peu sur cette francophonie qui vit, qui se développe, qui souffre parfois ? Bertrand de Pétigny C’est vrai, tu vois, moi j’ai été… J’étais presque choqué de la manière dont au Québec on traite la langue française. Choqué dans le sens où il y a un commissaire à la langue française ici, tu vois. Donc, commissaire à la langue française qui a très gentiment accepté qu’on fasse un entretien. J’ai fait trois papiers sur lui-même, un portrait sur lui-même, et puis après un portrait, un papier sur comment les différents pays défendent des langues minoritaires. parce qu’ici le français est une langue minoritaire donc c’est un concept qui est international il y a une association des commissaires aux langues une association internationale des commissaires aux langues, j’ai découvert mais mon point de vue en tant que français expatrié c’est de voir que le français, il est en nous on le porte ça fait partie de nous pour beaucoup de francophones C’est justement la chose qui leur permet d’échapper à un quotidien. Hier, j’étais en entretien avec un jeune Camerounais qui est en Ontario actuellement et qui a fait un échange universitaire entre l’Université d’Ontario et l’Université de Montréal. On parlait de ça. Et on parlait de ce que c’est la francophonie pour lui. La francophonie, pour lui, il m’a dit, c’est une manière d’exister culturellement. C’est un… Et il m’a dit, je célèbre la francophonie. Et c’est très intéressant, tu vois, de voir ce point de vue différent. Quand tu es en France, quand je couvrais le sommet de la francophonie, je le faisais du point de vue d’un Montréalais, tu vois, je le faisais avec le point de vue comment on voit de Montréal ou du Québec. Et ça m’a vraiment interpellé, tu vois, comment en France, le sommet de la francophonie était tellement ignoré. ignorer des médias, ignorer des personnes. Mes frères et soeurs sont venus me rejoindre, ils m’ont dit Qu’est-ce que tu fais ? J’en parle du sommaire. Ah ouais, on n’a pas entendu parler, c’est quoi ? C’était ça. Et il n’y avait vraiment rien. Alors qu’ici, à Montréal, je parlais avec un ami hier qui m’a dit Écoute, on en entendait parler tous les jours. Gauthier Seys Dans les médias français, il n’y avait rien. Bertrand de Pétigny On parlait tout seul, mais en France, il n’y avait rien. C’est très intéressant. Gauthier Seys Et au Québec, on est toujours contre les mots anglais, parce qu’en France, on en utilise plein. J’ai été marqué quand j’étais venu une fois, quelques jours à Montréal. C’est que vraiment, on traduit tout. On n’utilise absolument aucun anglicisme. C’est toujours comme ça. Bertrand de Pétigny Et ça va dans l’autre sens, tu vois. Je pense que c’est l’année dernière, il y a 18 mois, j’étais sur un salon à Montréal, et puis un salon professionnel, et la France avait été représentée, la France avait un grand espace, tu vois, et puis le nom c’était Business France, ou French Touch, ou quelque chose comme ça. Et les Québécois, les Montréalais, les Canadiens qui venaient là, étaient foutus, tu vois. Ils disaient, attends, vous êtes français, vous appelez ça ? Gauthier Seys Business France, oui. Bertrand de Pétigny plus exactement, mais c’était même plus un anglicisme, c’était de l’anglais. Et ça faisait… C’était anachronique, ici. Et c’est vraiment passionnant de voir ça, parce que de l’autre côté, je comprends les deux points de vue, tu vois. Je comprends qu’ici, en tant que village gaulois, dans une mer anglophone, quand tu prends l’Amérique du Nord… il faut se battre, tu vois, il faut dire qui on est. On est minoritaire, alors qu’en France, c’est le contraire qui se passe. Et en France, au contraire, on a une langue qui vit, puis qui accepte d’autres choses. Je pense que les deux côtés sont bons, mais ils ne sont pas au même endroit géographiquement. Des points de vue différents. Gauthier Seys Bertrand, pour terminer, tu viens de prendre en main les rênes. de cette édition. Il se passe beaucoup de choses. Tu relayes à la communauté des Français de France les informations. Quels sont tes projets dans les prochaines semaines ? Qu’est-ce qu’on va trouver comme contenu sur le petit journal Montréal ? Bertrand de Pétigny J’ai des contenus avec la saison, évidemment. Qu’est-ce qu’il faut faire avec sa voiture en hiver ? Parce que quand tu arrives et que tu connais pas l’hiver, il y a des choses qu’il faut que tu fasses avec ta voiture. J’ai un autre sujet qui me tient. Ce qui est intéressant, c’est quand tu fais tes courses, tu vois, regarde, je vais te donner un exemple. Tu achètes tes légumes. Tes légumes, ils sont affichés. De par la loi, ils doivent être affichés en livres. Donc, c’est des livres. Tu vois le prix à la livre. Tu arrives à la caisse, mais tu payes au kilo. Sauf que la livre ici ne fait pas 500 grammes. La livre fait 480 grammes. Donc, tu penses que tu as pris deux livres. Tu penses que tu as pris un kilo. Non, tu n’as pas pris un kilo avec deux livres. Et là, le prix, l’as-tu complètement paumé ? Écoute, c’est idiot, mais ici, on te dit que c’est… On te parle en pied, en pouce, quelque chose comme ça, mais t’es paumé avec ça. Les mesures, ici, c’est une des choses les plus paumantes. Alors ça, ça va être dans mes prochains… Gauthier Seys Des sujets de… Être pratique pour tes lecteurs. Bertrand de Pétigny Ben oui, il faut être pratique, parce que c’est des choses avec lesquelles tu dois vivre. Gauthier Seys Et puis apprendre comment… on utilise l’appel les jours où il y a beaucoup neigé aussi. Bertrand de Pétigny Et puis les souffleuses, parce que ça c’est une souffleuse, tu ne trouves pas ça en Europe. Ah non, Gauthier Seys non, non. Bertrand de Pétigny On fait la neige. Gauthier Seys Merci Bertrand, je te souhaite de passer une merveilleuse aventure au sein de ce beau réseau, Le Petit Journal, et puis au plaisir de se retrouver. Bertrand de Pétigny Je t’en prie Gauthier, merci beaucoup.
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